Vous êtes ici

Une petite nouvelle pour Noel?

« J’ai quitté les ennuis de la vie »

J’ai quitté les ennuis de la vie dès que je les ai acceptés. Nos libertés sont tellement plus belles dès qu’on en accepte leurs limites. Aujourd’hui, je sais comment m’évader plus facilement de cette vie routinière. Je suis sortie du stade « débordé » par une simple et longue réflexion m’amenant ce très grand eurêka révélateur, et, éclairant qui est le suivant ; afin d’éviter d’être débordé par le temps puisse-t-on éviter de nous le restreindre d’étendues étroites, et, ainsi, nous autoriser les temps de creux, de rencontre avec soi-même, de liberté, d’ouvertures des possibles.

  Cela, je l’ai appris à mes dépends le jour où on m’a destitué de mon poste. Dès le lendemain, je me suis sentie à la fois nue mais aussi comme un sou neuf. Une nouvelle page blanche s’annonçait à moi. Non ! Encore mieux ; un nouveau chapitre !

  Je décidais alors de ne plus me dérober à la vie en la remplissant un maximum de multiples stimuli, mais, tel Matrix, de me débrancher pour mieux me reconnecter à la vraie vie. Toutefois, mon nouveau comportement de déconnecté me faisait passer pour folle ou dépressive pour la plupart de mon entourage. Ces derniers trouvaient que je n’avais pas une bonne attitude car je m’excluais ainsi de la vie en société. Mais il n’existe point de bonnes attitudes qui ne voudraient exorciser les valeurs au profit des schémas et conditionnements de notre « Bonne » société. A cette pensée, je tenais bon. Comme dit si bien la chanson « tout ça dans un petit objet », je refusais ainsi d’être l’esclave de ce petit objet. Je l’avais tant vécu dans mon ancien travail entre les mails, les messages whatsapp, les réseaux sociaux, je ne trouvais plus de temps pour moi, pour me retrouver. Je sentais la tension monter dans mon corps, cette oppression de plus en plus forte, et, de plus en plus présente. Cette sensation prenait de plus en plus de place dans ma vie que cela en devenait obsessionnelle. Jusqu’où ira-t-elle? M’amènera-t-elle à ma fin ou pire à la folie ? Mes pensées négatives s’affolaient ainsi davantage. Un tsunami de pensées m’engloutissait après le séisme de sensations.

   Je me posais alors la question, en traversant ce marché de Noel venant tout juste d’être installé, « Quelles recettes pour exorciser nos mauvaises pensées ? Le sucre ? Le sel ? Le miel ? Le curcuma ? ou du temps de Noel ne serait-ce pas le chocolat ? »  Ah ! Le chocolat ! Comme c’est bon le chocolat, n’est-ce pas ? Enfin…Tant qu’on n’en mange pas une tablette entière bien sûr !

   Aujourd’hui, je connais la recette. Elle est simple. Je peux vous la donner si vous le souhaitez. Mais n’exagérons rien ! Je ne vous donnerais quand même pas mon ingrédient secret ! Non ? Non ! Car il est propre à tout un chacun. C’est ce qui fait que votre recette est votre recette, c’est cette chose en plus, cette chose particulière et qui la rend unique. Je vous laisserais trouver vous-même votre ingrédient secret.

   La recette est, de tout simplement s’autoriser à se rencontrer de nouveau. A se reconnecter c-a-d à apprendre à recommuniquer avec soi-même. Les pensées négatives sont souvent comme les cris d’un bébé qu’on ignore. On essaie de l’ignorer mais les cris sont insupportables. L’ignorer ne fait alors qu’accroitre le nombre de décibels émis par le bébé. Et là, adieu les oreilles.

Ecoutez les cris ne signifient pas ouvrir les écoutilles un maximum et subir ce bruit intempestif, mais juste l’écouter d’une distance protectrice et bienveillante afin d’appréhender au mieux les sons et de les distinguer entre eux car il s’agit bien là d’un ensemble de sons et donc de signifiant. Est-ce que le son aigu va signifier une douleur ? et le son grave, la faim ? Et entre les deux, la couche est mouillée ? Peut-être. Tout dépend du bébé.

   Ecoutez les pensées et les accepter revient alors à réapprendre à communiquer avec soi-même de façon bienveillante comme avec un bébé.

   Oui, ok j’avoue ! J’ai lu ça un jour dans un article de psychologie, vous pouvez sourire ! Il ne s’agit ni de Balzac ni de la traduction française de Freud enlevant tout accent des plus pointilleux. Pour autant, il est des lectures courtes qui nous abreuvent davantage que de longs vers se voulant expert du long déroulé linguale.

   En cet instant, je respire l’air frais de l’hiver. Je sens la fraicheur sur mes joues se transformant en une sensation de chaleur agréable. Je me dirige de nouveau vers ce grand marché de Noel. J’observe une lueur au loin. Sur ce ver luisant où tout se concentre, tant de lumière où l’œil intrépide ne peut se repaître. J’avance complétement hypnotisée dans sa direction. C’est comme si ce ver luisant m’avait jeté un sort.

  Les sapins nous annoncent par leur lumière, l’arrivée des festivités. Et oui, il est grand temps de rallumer les lumières. Je me sens bizarrement le cœur en fête, me préparant ainsi au plus beau des Présents.  Je sens le doux parfum de marrons entrain de cuire. Je sens la chaleur entre mes mains du vin chaud qui n’attend qu’à être consommé. J’entends les cris des enfants enthousiastes à l’idée que le Père Noel va bientôt arriver.

   Puis, le temps se fige sur l’arrivée de cette silhouette familière. Je reconnaitrais ce visage entre mille. Elle se nomme Prisca. Elle est arrivée dans la boite il y a à peine deux mois, et, a franchi les échelons aussi rapidement qu’une étoile filante ou serait-ce un ovni ?

On a facilement noué des liens toutes les deux, car, étant toutes les deux des fonceuses. On sortait toutes les deux ; nous allions au cinéma, au resto, au bar, au karaoké…Nous faisions toutes les deux du footing tous les jours. Elle m’envoyait plein de messages aussi bien le jour que la nuit, la nuit que le jour et la semaine comme le week-end. Mais comme il me semblait que nous étions amies, alors je trouvais ça normale. Mais, on peut s’attendre à être salie par la boue mais pas par le sable doux. Pour autant, c’est ce qui s’est produit. J’ignore comment elle s’est débrouillée, en tout cas, elle a réussi à récupérer ma place. Je me souviens de cette berceuse que me chantait ma maman le soir pour m’endormir : « En cette soirée dorée, dort mon cœur adoré. Suit le chemin doré de tes rêves. Attention, ne reste pas trop longtemps à observer la dorure, car tu risquerais de t’y perdre. Avance vers l’Horizon aux milles couleurs vers ce champ où tout est possible »

Je ne comprenais pas tout petite. Maintenant, un peu mieux. Je me suis perdue le temps d’un instant dans ce voile doré de l’amitié et du travail m’oubliant au passage. Avec du recul, j’aurais presque envie de la remercier cette Prisca.