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Thérapie non pharmacologique du TDAH et niveau de preuve sur TCC

Le TDAH rime souvent avec parcours du combattant. Pour débuter, il y a le diagnostic et cela peut prendre des années avant d'avoir un diagnostic posé. La moyenne encore aujourd'hui est de 9/ 10 ans. Entre temps, l'enfant a  le temps d'avoir une confiance en soi en baisse du fait de l'incompréhension de son entourage; parents, frère, soeur, cousin, cousine, oncle, tante, grands parents, professeurs...Le nombre de rejets et d'échecs se cumulent. Puis, vient le temps du diagnostic, entre le temps du déni s'ouvre le temps de la délivrance? Non n'allons pas trop vite. Oui, parce que c'est sympa on vient de gagner 4 lettres aux scrabbles mais maintenant qu'est-ce qu'on en fait? Qu'est ce qu'on peut mettre en place? 

De plus en plus d'études scientifiques testent la fiabilité des prises en charge, pour autant, elles sont souvent difficiles à mettre en place correctement, car le groupe contrôle qui permet de comparer avec le groupe traité, ne peut être laissé réellement en suspens sans thérapeutique. Ils sont alors souvent sous traitement médicamenteux. 

Les méta-analyses montrent un effet des TCC en notant l'évaluation des parents ( 0.5) mais ne notent pas d'évolution d'après les professeurs. On observe une taille d’effet plutôt importante pour le comportement oppositionnel et défiant. 

Les symptômes comme colère, gestion de la frustration, gestion des émotions, on observe un effet moyen. Concernant les symptômes du TDAH en eux-même, on observe une petite taille d’effet ( Sonuga & al, 2015). 

On observe une preuve d'efficacité pour entraînement à des capacités d'organisation.  ( 0.54 pour les enseignants, 0.83 pour les parents), plus faible mais observable sur symptômes d'inattention ( 0.26 pour les enseignants, 0.56 pour les parents), un effet assez faible sur les performances et les résultats scolaires ( environ 0.3). 

Les TCC dans le cadre du TDAH a, d'après ses études, une bonne fiabilité ( de 0.5 à 1) et serait tout indiqué dans le suivi du TDAH. 

2 essais contrôles randomisés ont montré la fiabilité de ce type chez une population d'adolescent avec TDAH ( Boyer et al, 2015). 

One-year follow-up of two novel CBTs for adolescents with ADHD

Bianca E Boyer 1 2, Hilde M Geurts 2 3, Pier J M Prins 1 3, Saskia Van der Oord 4 5 6

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PMID: 26433369

 

DOI: 10.1007/s00787-015-0776-3

Abstract

Long-term effects of two CBTs for adolescents with ADHD are explored: One aimed at improving planning skills (Plan My Life; PML), the other a solution-focused therapy (SFT) without focusing on planning skills. In a RCT, adolescents with ADHD (n = 159) were assigned to PML or SFT and improved significantly between pre- and posttest with large effect sizes Boyer et al (Eur Child Adolesc Psychiatry. doi: 10.1007/s00787-014-0661-5 ), with marginal differences in favor of PML. One-year follow-up data were gathered. Initial improvements remained stable or continued to improve from posttest to 1-year follow-up. 25.9 % of adolescents showed normalized functioning. However, no treatment differences were found. These results are consistent with the finding that treatment of ADHD improves long-term outcomes, but not to the point of normalization. Earlier found differences at 3-month follow-up in favor of PML disappeared, indicating that focusing treatment on planning skills is not necessary for improvement or that a more prolonged planning-focused treatment is needed.

Keywords: ADHD; Adolescence; CBT; Long-term effects; Planning; Treatment.

Les effets à long terme de deux TCC pour les adolescents atteints de TDAH sont explorés: l’un visait à améliorer les compétences de planification et l’autre une thérapie axée sur la solution sans se concentrer sur les compétences de planification. Dans un ECR, les adolescents atteints de TDAH ont été assignés à la LEMP ou à la TSF et se sont améliorés de manière significative entre le pré- et le post-test avec de grandes tailles d’effet Boyer et al avec des différences marginales en faveur de la LEMP. Des données de suivi d’un an ont été recueillies. Les améliorations initiales sont restées stables ou ont continué de s’améliorer du post-test au suivi à 1 an. 25,9 % des adolescents présentaient un fonctionnement normalisé. Cependant, aucune différence de traitement n’a été trouvée. Ces résultats sont cohérents avec la conclusion selon laquelle le traitement du TDAH améliore les résultats à long terme, mais pas au point de normalisation. Auparavant, les différences observées lors du suivi à 3 mois en faveur de la LEMP ont disparu, ce qui indique qu’il n’est pas nécessaire de concentrer le traitement sur les compétences de planification pour l’amélioration ou qu’un traitement plus prolongé axé sur la planification est nécessaire.

Mots clés : TDAH ; Adolescence ; TCC ; effets à long terme ; planification ; traitement.

Pediatrics

. 2018 Jun;141(6):e20180094.

 doi: 10.1542/peds.2018-0094.

Nonpharmacologic Treatments for Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder: A Systematic Review

Adam P Goode 1 2, Remy R Coeytaux 3 4, Gary R Maslow 5 6, Naomi Davis 5, Sherika Hill 5, Behrouz Namdari 5, Nancy M Allen LaPointe 7 8, Deanna Befus 4, Kathryn R Lallinger 2 9, Samantha E Bowen 10, Andrzej Kosinski 2, Amanda J McBroom 2 9, Gillian D Sanders 2 9, Alex R Kemper 11

Affiliations expand

PMID: 29848556

 

DOI: 10.1542/peds.2018-0094

Abstract

Context: Nonpharmacologic treatments for attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD) encompass a range of care approaches from structured behavioral interventions to complementary medicines.

Objectives: To assess the comparative effectiveness of nonpharmacologic treatments for ADHD among individuals 17 years of age and younger.

Data sources: PubMed, Embase, PsycINFO, and Cochrane Database of Systematic Reviews for relevant English-language studies published from January 1, 2009 through November 7, 2016.

Study selection: We included studies that compared any ADHD nonpharmacologic treatment strategy with placebo, pharmacologic, or another nonpharmacologic treatment.

Data extraction: Study design, patient characteristics, intervention approaches, follow-up times, and outcomes were abstracted. For comparisons with at least 3 similar studies, random-effects meta-analysis was used to generate pooled estimates.

Results: We identified 54 studies of nonpharmacologic treatments, including neurofeedback, cognitive training, cognitive behavioral therapy, child or parent training, dietary omega fatty acid supplementation, and herbal and/or dietary approaches. No new guidance was identified regarding the comparative effectiveness of nonpharmacologic treatments. Pooled results for omega fatty acids found no significant effects for parent rating of ADHD total symptoms (n = 411; standardized mean difference -0.32; 95% confidence interval -0.80 to 0.15; I2 = 52.4%; P = .10) or teacher-rated total ADHD symptoms (n = 287; standardized mean difference -0.08; 95% confidence interval -0.47 to 0.32; I2 = 0.0%; P = .56).

Limitations: Studies often did not reflect the primary care setting and had short follow-up periods, small sample sizes, variations in outcomes, and inconsistent reporting of comparative statistical analyses.

Conclusions: Despite wide use, there are significant gaps in knowledge regarding the effectiveness of ADHD nonpharmacologic treatments.

Copyright © 2018 by the American Academy of Pediatrics.

Conflict of interest statement

POTENTIAL CONFLICT OF INTEREST: Dr Davis has participated as a study clinician on a pilot trial of a nonpharmacologic intervention study sponsored by Akili and awarded to Duke; she also served as the Duke site principal investigator on a multisite trial of a nonpharmacologic intervention study sponsored by Akili and awarded to Duke; the other authors have indicated they have no potential conflicts of interest to disclose.

 

Traitements non pharmacologiques du trouble déficitaire de l’attention / hyperactivité: une revue systématique

Adam P Goode 1 2, Remy R Coeytaux 3 4, Gary R Maslow 5 6, Naomi Davis 5, Sherika Hill 5, Behrouz Namdari 5, Nancy M Allen LaPointe 7 8, Deanna Befus 4, Kathryn R Lallinger 2 9, Samantha E Bowen 10, Andrzej Kosinski 2, Amanda J McBroom 2 9, Gillian D Sanders 2 9, Alex R Kemper 11

Affiliations expand

PMID: 29848556

 

DOI: 10.1542/peds.2018-0094

Résumé

Contexte : Les traitements non pharmacologiques du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) englobent une gamme d’approches de soins allant des interventions comportementales structurées aux médecines complémentaires.

Objectifs : Évaluer l’efficacité comparative des traitements non pharmacologiques du TDAH chez les personnes de 17 ans et moins.

Sources des données : PubMed, Embase, PsycINFO et Cochrane Database of Systematic Reviews pour les études pertinentes en anglais publiées du 1er janvier 2009 au 7 novembre 2016.

Sélection des études : Nous avons inclus des études comparant toute stratégie de traitement non pharmacologique du TDAH à un placebo, à un traitement pharmacologique ou à un autre traitement non pharmacologique.

Extraction des données : La conception de l’étude, les caractéristiques des patients, les approches d’intervention, les temps de suivi et les critères de jugement ont été résumés. Pour les comparaisons avec au moins 3 études similaires, une méta-analyse à effets aléatoires a été utilisée pour générer des estimations regroupées.

Résultats : Nous avons identifié 54 études portant sur des traitements non pharmacologiques, y compris le neurofeedback, l’entraînement cognitif, la thérapie cognitivo-comportementale, la formation de l’enfant ou des parents, la supplémentation alimentaire en acides gras oméga et les approches à base de plantes et/ou diététiques. Aucune nouvelle ligne directrice n’a été identifiée concernant l’efficacité comparative des traitements non pharmacologiques. Les résultats combinés pour les acides gras oméga n’ont trouvé aucun effet significatif pour l’évaluation parentale des symptômes totaux du TDAH(n = 411; différence moyenne standardisée -0,32; intervalle de confiance à 95 % -0,80 à 0,15; I2 = 52,4 %; P = 0,10) ou les symptômes totaux du TDAH évalués par l’enseignant (n = 287; différence moyenne standardisée -0,08; intervalle de confiance à 95 % -0,47 à 0,32; I2 = 0,0 %; P = 0,56).

Limites : Souvent, les études ne reflétaient pas le contexte des soins primaires et comportaient des périodes de suivi courtes, des échantillons de petite taille, des variations dans les résultats et des rapports incohérents sur les analyses statistiques comparatives.

Conclusions : Malgré une large utilisation, il existe des lacunes importantes dans les connaissances concernant l’efficacité des traitements non pharmacologiques du TDAH.

 

Il existe beaucoup plus d'études chez l'adulte qui montre des essais positifs sur les prises en charge TCC individuelle ( Safran et al, 2005, 2010; Stevenson et al. 2003) ou de groupes ( Stevenson et al, 2002; Solanto et al, 2010; Peterson et al, 2014; Young et al, 2015). Plusieurs méta-analyses montrent  des effets sur les symptômes sont observés de manière régulière, quelque soit le comparateur. 

 

Dans l’ensemble, ces études suggèrent que la TCC semble indiquée afin de favoriser l’amélioration des difficultés associées au TDA/H chez les adultes.

Toutefois, les données quant à l’amélioration de la symptomatologie anxieuse et dépressive sont quant à elles mitigées, étant parfois encourageantes (Emilsson et al., 2011; Safren, Otto et al., 2005; Vidal et al., 2013) et d’autres fois décevantes (Hirvikoski et al., 2011; Pettersson et al., 2014; Solanto et al., 2010).

Pas d’études à long terme au-delà de 2 ans. L’efficacité est surtout notable quand il y a une réponse précoce, plus durable.

La plupart des études ont été faite chez des patients avec traitements médicamenteux.