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F comme Folie du Père Noël

 

Chapitre 1 : La chute

Dans l'espace, au-dessus de la Terre qui scintillait comme une boule de Noël bleue et verte, le Père Noël pilotait son traîneau avec expertise. C'était une mission de reconnaissance, sept jours avant le grand soir. Il vérifiait les routes, les vents, les courants magiques.

« Attention aux débris spatiaux, » marmonna-t-il en évitant un vieux satellite qui dérivait lentement. « Les humains transforment leur belle planète en Mercure avec tous ces déchets... Bientôt la Terre aura son propre anneau, mais pas un anneau propre, oh non... »

Il secoua la tête, désolé.

C'est à ce moment précis qu'un morceau de satellite mort - une antenne tordue avec l'inscription "Made on Earth" encore visible - surgit d'un angle mort.

CLANG !

Le choc fut violent. Le Père Noël bascula en avant, assommé net. Les rennes paniquèrent. Le traîneau piqua du nez vers la Terre.

Et le Père Noël tomba.

Il tomba à travers les nuages, à travers le ciel nocturne, et s'écrasa avec un grand BOUM dans... un énorme sapin de Noël artificiel au centre du centre commercial Galeries Joyeuses.

Chapitre 2 : Thompson

« Monsieur ? Monsieur, ça va ? »

Une voix inquiète. Des visages penchés au-dessus de lui. Des décorations de Noël partout.

L'homme en rouge ouvrit les yeux, désorienté. Il avait mal à la tête. Où était-il ? Et surtout... qui était-il ?

« Vous vous appelez comment ? » demanda un agent de sécurité.

L'homme regarda autour de lui, paniqué. Un écran publicitaire clignotait : "Thompson & Fils - Chocolatiers depuis 1850".

« Thompson, » répondit-il avec incertitude. « Je... je m'appelle Thompson. »

« Et que faisiez-vous dans notre sapin de Noël, Monsieur Thompson ? »

Thompson cligna des yeux. Bonne question. « Je... je ne sais pas. »

La directrice du centre commercial, Madame Dulac, une femme énergique aux cheveux tirés en chignon strict, arriva sur les lieux.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? »

« Cet homme est tombé dans le sapin, Madame. Il dit s'appeler Thompson. »

Madame Dulac observa l'homme en costume rouge taché de neige artificielle, avec sa grande barbe blanche et son air complètement perdu.

« Vous êtes ivre ? »

« Non, je... » Thompson se toucha la tête. « J'ai juste... tout oublié. »

Un agent murmura : « Notre Père Noël a appelé ce matin. Il est malade, une grippe. On n'a personne pour remplacer. »

Madame Dulac regarda Thompson de la tête aux pieds. Le costume rouge. La barbe. Le regard candide.

« Vous savez faire le Père Noël ? »

Thompson sourit, l'air émerveillé. « Le Père Noël ? C'est... c'est génial, ça ! »

Chapitre 3 : La magie du chaos

Thompson s'installa dans le grand fauteuil rouge installé près du sapin géant. Une longue file d'enfants attendait avec leurs parents. Il se sentait... bizarre. Comme si quelque chose en lui savait exactement quoi faire, même si son cerveau conscient n'avait aucun souvenir.

Le premier enfant grimpa sur ses genoux.

« Bonjour ! Comment tu t'appelles ? »

« Léa, » dit la petite fille timidement.

« Et qu'est-ce que tu veux pour Noël, Léa ? »

« Je voudrais... je voudrais voler ! Comme les oiseaux ! »

Thompson sentit quelque chose de chaud dans sa poitrine. Une étincelle. Un picotement magique.

« Eh bien, » dit-il en souriant, « voyons voir ce qu'on peut faire ! »

Il plongea la main dans sa hotte - d'où venait-elle cette hotte ? Il ne s'en souvenait pas - et...

Des bulles géantes se mirent à sortir. Des bulles iridescentes, immenses, qui scintillaient de toutes les couleurs. L'une d'elles enveloppa Léa qui poussa un cri de surprise.

Et elle s'envola.

Littéralement.

La bulle l'emporta vers le plafond du centre commercial, à six mètres de hauteur, et Léa riait aux éclats en flottant au-dessus des boutiques.

« LÉAAAA ! » hurla sa mère, horrifiée.

Thompson, lui, battait des mains comme un enfant. « C'est trop cool ! Tu voles ! TU VOLES ! »

L'enfant suivant voulait « plonger dans du chocolat ».

Thompson, toujours aussi enthousiaste, plongea de nouveau la main dans sa hotte.

Une piscine de chocolat fondu, chaud et onctueux, jaillit de nulle part et se matérialisa au milieu de l'allée centrale du centre commercial. Le garçon, les yeux écarquillés, courut et plongea dedans avec un grand SPLASH.

« AAAAAAH ! » crièrent les parents.

« OUAAAAIS ! » cria le garçon, nageant dans trois mètres cubes de chocolat au lait.

Thompson riait. « C'est génial ! Vous avez vu ça ? VOUS AVEZ VU ? »

Le troisième enfant voulait « être rapide comme un guépard ».

Thompson ne réfléchit même pas. Main dans la hotte. Étincelles dorées.

L'enfant se transforma en guépard sous les yeux terrifiés des clients. Un vrai guépard, avec des taches et tout. Il poussa un rugissement surpris, puis détala à toute vitesse entre les rayons.

Dix minutes plus tard, l'enfant redevint humain... mais garda la vitesse du guépard. Il sprintait partout à 100 km/h, impossible à rattraper, renversant des présentoirs, zigzaguant entre les jambes des gens.

« ATTRAPEZ-LE ! » hurlaient ses parents.

Pendant ce temps, Léa redescendait doucement de sa bulle qui éclatait avec un doux POP, le garçon sortait de la piscine de chocolat complètement recouvert de la tête aux pieds, et le centre commercial était dans le chaos le plus total.

Thompson, assis dans son fauteuil, applaudissait. « C'est la meilleure journée de ma vie ! »

Chapitre 4 : Le renvoi

Madame Dulac déboula, le visage cramoisi de rage.

« VOUS ! VOUS ÊTES VIRÉ ! IMMÉDIATEMENT ! »

« Mais... » Thompson cligna des yeux, confus. « Les enfants s'amusent bien ? »

« IL Y A UNE PISCINE DE CHOCOLAT DANS MON CENTRE COMMERCIAL ! UN ENFANT QUI COURT À LA VITESSE DU SON ! ET MA FACTURE D'ASSURANCE VIENT D'EXPLOSER ! »

Elle pointa un doigt tremblant vers la sortie. « DEHORS ! »

Thompson se leva tristement, ramassa sa hotte, et sortit dans la rue enneigée. Il ne comprenait pas. Il avait juste voulu... rendre les enfants heureux.

Chapitre 5 : Titi

Thompson marchait dans la rue, perdu, quand il entendit des pneus crisser.

Une voiture dérapait sur la chaussée verglacée. Et devant elle, au milieu de la route, un petit garçon qui traversait sans regarder, les yeux rivés sur son téléphone.

Thompson ne réfléchit pas.

Il plongea la main dans sa hotte.

D'énormes bonbons ronds - des boules de gomme géantes, rouges, vertes, bleues - se matérialisèrent sur la route. La voiture les heurta, rebondit, dérapa, et changea de trajectoire, évitant le garçon de justesse.

Thompson courut vers l'enfant et s'agenouilla.

« Ça va, Titi ? »

Le petit garçon leva les yeux, surpris. « Comment... comment tu connais mon surnom ? »

Thompson cligna des yeux. Il ne savait pas. Il l'avait juste... su.

« Je... »

Madame Dulac arriva en courant, hors d'haleine. « TITI ! »

Elle serra son fils dans ses bras, puis regarda Thompson. Son expression était un mélange de colère, de confusion et de... gratitude.

« Vous... vous avez sauvé mon fils. »

Thompson sourit doucement. « Les enfants doivent être protégés. »

Madame Dulac déglutit. Elle regarda les bonbons géants éparpillés sur la route. La voiture dont le conducteur, sous le choc, était sorti pour s'assurer que tout le monde allait bien. Cet homme étrange en costume de Père Noël qui venait de faire apparaître des bonbons de nulle part.

« Qui... qui êtes-vous vraiment ? »

« Thompson, » répondit-il simplement. « Je crois. »

Titi tira sur la manche de sa mère. « Maman, il peut venir manger à la maison ? S'il te plaît ? »

Madame Dulac hésita. Puis hocha la tête.

« D'accord. »

Chapitre 6 : Une famille

Leur appartement était chaleureux mais sobre. Peu de décorations. Une photo encadrée sur la cheminée : un homme souriant, en uniforme de pompier.

« Mon mari, » expliqua Madame Dulac doucement. « Il est décédé il y a trois ans. Un incendie. »

Thompson sentit son cœur se serrer. « Je suis désolé. »

Pendant le dîner, quelque chose d'étrange se produisit. Thompson se sentait... chez lui. Comme s'il avait toujours connu cette cuisine, ce petit appartement, ce garçon qui lui racontait sa journée d'école avec enthousiasme.

Titi parlait de son spectacle de Noël, dans six jours. « Tu viendras ? »

« Bien sûr, » promit Thompson sans réfléchir.

Madame Dulac - « Appelez-moi Claire, » avait-elle dit - le regardait avec un mélange de méfiance et de curiosité.

« Vous dites avoir perdu la mémoire ? »

« Oui. Je ne me souviens de rien avant... le sapin. »

« Et ces... pouvoirs ? »

Thompson haussa les épaules. « Je ne sais pas. Quand les enfants font un vœu, je ressens juste... le besoin de l'exaucer. Et ça arrive. »

Claire secoua la tête. « C'est impossible. Tout ça est impossible. »

Mais Thompson était là. Les bonbons géants étaient toujours sur la route. L'impossible était réel.

Chapitre 7 : Sept jours de bonheur

Thompson resta. Claire lui proposa de dormir sur le canapé. « Juste jusqu'à ce que vous retrouviez la mémoire. »

Mais les jours passèrent, et Thompson ne chercha pas vraiment à se souvenir. Pour la première fois depuis... depuis quand ? Il ne savait pas. Mais pour la première fois, il se sentait en paix.

Il accompagnait Titi à l'école. Ils construisaient des bonshommes de neige. Le soir, ils regardaient des films de Noël. Thompson avait l'impression étrange de connaître toutes les répliques, comme s'il les avait vus des centaines de fois.

Claire, elle, commençait à baisser sa garde. Cet homme était étrange, certes. Mais il était doux. Attentionné. Et Titi, elle ne l'avait jamais vue aussi heureux depuis la mort de son père.

Parfois, Thompson regardait les décorations de Noël dans l'appartement - un petit sapin, quelques guirlandes - et ressentait quelque chose. Un picotement au fond de sa mémoire. Un sentiment de... devoir ? D'urgence ?

Mais il l'ignorait. Il était trop bien ici.

Chapitre 8 : Le spectacle

Le soir du spectacle de Noël arriva. Toute l'école était réunie dans l'auditorium. Thompson était assis au premier rang, une caméra à la main pour filmer.

Claire était en retard. Un problème au centre commercial - la piscine de chocolat n'était toujours pas complètement nettoyée.

Les lumières s'éteignirent. Le spectacle commença.

Titi entra en scène, déguisé en lutin. Il chercha sa mère du regard, ne la vit pas, et son visage se décomposa.

Mais il croisa le regard de Thompson.

Thompson lui fit un grand sourire et un pouce levé.

Titi sourit à son tour, rassuré, et commença à chanter.

Quinze minutes plus tard, Claire arriva enfin, essoufflée. Elle s'assit à côté de Thompson, qui lui chuchota : « Il a été parfait. »

Claire regarda cet homme étrange qui avait fait irruption dans leurs vies. Cet homme qui avait sauvé son fils. Qui le rendait heureux. Qui remplissait un vide qu'elle croyait impossible à combler.

« Merci, » murmura-t-elle. « Merci d'être là. »

Chapitre 9 : Les lutins

Ce soir-là, après le spectacle, ils rentrèrent à la maison. Titi était euphorique. Thompson préparait du chocolat chaud dans la cuisine quand on frappa à la porte.

Claire ouvrit.

Trois petits hommes se tenaient sur le seuil. Pas plus hauts qu'un mètre. Habillés de vert et rouge. Avec des oreilles pointues et des chaussures à boucles.

« Bonsoir, Madame, » dit le premier poliment. « Nous cherchons quelqu'un. Un homme en rouge avec une grande barbe blanche. Il serait... perdu. »

Claire resta bouche bée.

« Des... des lutins ? »

« Taquin, » se présenta le premier en s'inclinant. « Et voici Malicieux et Fripouille. Nous venons du Pôle Nord. »

Thompson apparut dans le couloir. « Qui est-ce, Claire ? »

Les trois lutins le virent et leurs yeux s'illuminèrent.

« PÈRE NOËL ! »

Thompson fronça les sourcils. « Père Noël ? Non, je m'appelle Thompson. »

Les lutins échangèrent un regard inquiet.

« Patron, » dit Malicieux doucement. « Vous avez été assommé par un débris spatial il y a sept jours. Vous êtes tombé et... vous avez perdu la mémoire. »

« Mère Noël est très inquiète, » ajouta Fripouille. « Et Noël, c'est dans deux jours ! »

Thompson secoua la tête. « Je ne suis pas... »

Taquin sortit une boîte de sa besace. « Elle nous a demandé de vous apporter ça. »

Il ouvrit la boîte.

L'odeur emplit instantanément la pièce. Des cookies. Pas n'importe quels cookies. Des cookies aux épices, à la cannelle, au gingembre, avec un soupçon de magie.

Thompson inspira profondément.

Et quelque chose bougea dans sa tête.

Des images floues. Une grande maison au Pôle Nord. Des rennes. Des ateliers remplis de jouets. Une femme souriante aux cheveux blancs qui cuisinait...

« Je... » Thompson porta la main à sa tête. « Je connais cette odeur. »

Les souvenirs revenaient, par bribes. Confus. Fragmentés. Mais réels.

Chapitre 10 : Le débris

« J'ai besoin d'air, » murmura Thompson.

Il sortit dans la nuit, suivi par Claire, Titi et les trois lutins. Il marchait sans but, perturbé, confus.

Et c'est là qu'il le vit.

Sur le trottoir, à moitié enfoui dans la neige : le débris spatial. L'antenne tordue. L'inscription "Made on Earth".

Thompson s'approcha. Le toucha.

Et tout revint d'un coup.

BAM.

Des milliers de souvenirs. Des millions de Noëls. Des milliards d'enfants. Mère Noël. Les rennes. Les lutins. Sa mission. Son devoir.

Il était le Père Noël.

Thompson - non, le Père Noël - tomba à genoux.

« Je me souviens, » chuchota-t-il. « Je me souviens de tout. »

Les lutins poussèrent un soupir de soulagement. Mais le Père Noël regardait Titi et Claire, et son cœur se serrait.

Pendant sept jours, il avait été... heureux. Simplement heureux. Pas le Père Noël avec ses responsabilités écrasantes. Juste Thompson. Un homme qui accompagnait un petit garçon à l'école et regardait des films le soir.

« Je ne veux pas partir, » dit-il d'une voix brisée.

Chapitre 11 : Le choix

Claire posa une main sur son épaule. « Vous êtes vraiment... »

« Le Père Noël. Oui. » Il sourit tristement. « Désolé de ne pas vous l'avoir dit plus tôt. Je ne m'en souvenais pas. »

Titi avait les larmes aux yeux. « Tu dois partir ? »

Le Père Noël le prit dans ses bras. « Il y a des millions d'enfants qui attendent Noël. Je ne peux pas les abandonner. »

« Mais... et nous ? »

« Vous, » dit le Père Noël en caressant les cheveux de Titi, « vous resterez toujours dans mon cœur. »

Il se tourna vers les lutins. « Donnez-moi une minute. »

Il ramassa le débris spatial. Le tint dans ses mains. Et sa magie opéra.

Le métal rouillé se transforma. Se tordit. Devint lisse, brillant, magnifique. Une boule de Noël argentée, étincelante, avec les lettres "NASA" gravées dessus.

« Je vais la garder, » dit-il doucement. « Pour me souvenir. Pour me souvenir qu'il faut nettoyer les étoiles. Que les humains polluent même l'espace. Et qu'un jour, si on ne fait rien, le ciel nous tombera vraiment sur la tête. »

Il regarda Titi. « Après Noël, j'ai une mission. Je vais partir dans l'espace. Nettoyer tous ces débris. Pour qu'aucun autre Père Noël ne se prenne une antenne sur la tête. Pour que la Terre ressemble à la Terre, et pas à Mercure entourée d'un anneau de déchets. »

Chapitre 12 : La promesse

« Mais, » continua-t-il en s'agenouillant devant Titi, « je reviendrai te voir. Souvent. Je t'écrirai des lettres. Et nous pourrons parler par la cheminée - c'est magique, tu verras. Tu allumeras un feu, tu prononceras mon nom, et je t'entendrai. »

Les yeux de Titi s'illuminèrent. « Vraiment ? »

« Vraiment. » Le Père Noël sourit. « Et quand tu seras plus grand, si tu veux, tu pourras venir faire un stage chez moi. Au Pôle Nord. Apprendre comment on fabrique les jouets. Comment on pilote le traîneau. »

« Un stage ? » Titi n'en croyait pas ses oreilles.

« Tu pourras même aider à emballer les cadeaux, » ajouta Fripouille avec un clin d'œil.

Titi se jeta dans les bras du Père Noël. « Merci. Merci pour tout. »

Claire essuyait ses larmes. « Vous... vous avez ramené le sourire sur son visage. Depuis la mort de son père, je ne l'avais plus vu aussi heureux. »

Le Père Noël la regarda. « Il vous a, vous. Et vous êtes extraordinaire. Forte. Courageuse. Il grandira bien. »

Il se leva, accrocha la boule NASA à sa ceinture.

« Allons-y, » dit-il aux lutins. « Nous avons du travail. »

Épilogue

Cette année-là, Noël fut sauvé.

Le Père Noël distribua tous les cadeaux, comme toujours. Mais quand il passa au-dessus de l'appartement de Claire et Titi, il fit un détour spécial.

Il glissa par la cheminée - même s'il n'y avait pas de feu - et déposa sous leur petit sapin trois cadeaux.

Pour Titi : un livre sur l'espace, avec une dédicace : "Pour mon petit lutin préféré. À bientôt. - Thompson (le Père Noël)"

Pour Claire : un cadre photo magique qui changeait d'image, montrant de beaux souvenirs.

Et sur la cheminée, il laissa une dernière chose : un kit pour "appeler le Père Noël". Instructions incluses.

Quelques semaines plus tard, le Père Noël partit en mission spatiale. Avec une équipe de lutins ingénieurs et son traîneau modifié, il commença à nettoyer l'orbite terrestre. Débris par débris. Satellite par satellite.

La boule NASA brillait à son côté, rappel constant de sa chute, de sa folie temporaire, et de la famille qu'il avait trouvée pendant sept jours.

Et chaque soir, quand Titi allumait un feu dans la cheminée et prononçait : « Père Noël ? Tu es là ? » une voix chaleureuse lui répondait toujours depuis les étoiles :

« Oui, Titi. Je suis toujours là. »

Depuis la maman et le fils retrouvèrent la magie de Noel et la maman passa plus de temps à jouer avec son fils, comme si d'un seul coup, elle avait retrouvé la magie de l'enfance, comme des souvenirs de joie, de légèreté qui émergeaient enfin et amenaient ainsi des bulles légères créatives et récréatives. Plus connectée à l'instant Présent comme le plus beau des Présents, elle le savoure, le découvre et le redécouvre. C'est un peu comme si elle enlevait sans fin le papier cadeau du Présent, en le redécouvrant à chaque instant. 

FIN? 

© Ninie MAYOR 2025