09 décembre 2025
I comme Imagination - Le Sable des Cauchemars
Prologue : L'Imagination
L'imagination est le plus grand des pouvoirs.
La veille de Noël, quand l'imagination des enfants foisonne, elle s'invite comme une douce rivière de crème ou de chocolat, nous transportant sur ses rivages vers des mondes enchantés, des aventures extraordinaires, des rêves lumineux.
Mais que se passerait-il si ce pouvoir merveilleux était détourné ? Si l'imagination, au lieu d'ouvrir des portes vers la magie, devenait un couperet ? Si les rêves se transformaient en cauchemars qui ne s'arrêtaient jamais, même les yeux ouverts ?
Cette nuit-là, quelqu'un avait décidé de voler la magie de Noël. Non pas en prenant des cadeaux ou en éteignant des lumières.
Mais en corrompant l'imagination elle-même.
Chapitre 1 : L'alerte
Dans le grand bureau du Père Noël, les boules de Noël flottaient dans les airs comme des étoiles apprivoisées. Certaines reposaient aussi sur les branches du grand sapin, mais la plupart étaient suspendues par magie autour de lui - comme les bougies de Poudlard - créant une constellation lumineuse et mouvante.
Chaque boule reflétait une maison, une famille, un enfant endormi quelque part dans le monde.
Normalement, la veille de Noël, ces boules scintillaient de mille feux - dorées, argentées, pleines de rêves lumineux et d'imagination débordante.
Mais ce soir-là, le Père Noël vit quelque chose d'horrible.
Les boules commençaient à noircir.
Une à une. Comme une encre sombre qui se répandait, avalant la lumière. D'abord celle d'Arthur, puis celle de Pika, puis Atchou, puis Poiro... et d'autres encore.
Le Père Noël se leva d'un bond, son cœur se serrant.
Soudain, des grains de sable noir - comme une nuée de moucherons maléfiques - commencèrent à survoler les boules et le sapin. Ils tourbillonnaient, agressifs, répandant leur noirceur.
Le Père Noël tendit la main vers une boule. Elle était froide. Morte.
"Non..." murmura-t-il.
Il se retourna vers la porte. "MÈRE NOËL !"
Quelques instants plus tard, Mère Noël apparut, sa longue robe blanche flottant derrière elle. Elle vit les boules noires, le sable maléfique, et son visage se figea.
Le Père Noël la regarda gravement. "Ça recommence."
Mère Noël comprit immédiatement. Elle se souvenait. L'Aurore Boréale éteinte. La magie qui s'était tarie. Les forces obscures qui avaient déjà tenté de détruire Noël.
Mais cette fois, c'était différent. Cette fois, c'était l'imagination elle-même qui était attaquée.
Autour d'eux, l'atelier du Pôle Nord commença à grincer. Les mécanismes ralentissaient, s'enrouaient. Des bruits métalliques désagréables résonnaient.
Dans les couloirs, les lutins chancellaient, pris d'une fatigue écrasante. Ils s'appuyaient contre les murs, incapables de tenir debout.
"La magie diminue," dit Mère Noël, la voix tremblante. "Si les enfants ne rêvent plus, si leurs cauchemars persistent..."
"Noël disparaîtra," termina le Père Noël sombrement.
À cet instant, une lumière dorée apparut près de la fenêtre. Des grains de sable doré - purs, lumineux - tourbillonnèrent dans l'air comme des lucioles paniquées.
Et le Marchand de Sable se matérialisa, essoufflé, désespéré. Son visage habituellement serein était marqué par l'angoisse.
"Père Noël !" cria-t-il. "Mon sable... le Grinch a volé mon sable et l'a transformé ! Les enfants... ils sont prisonniers de leurs peurs ! Les cauchemars ne s'arrêtent plus !"
"Le Grinch," répéta le Père Noël, serrant les poings.
Le Marchand de Sable hocha la tête, montrant le sable doré qui voletait autour de lui. "C'est tout ce que j'ai pu sauver. Le reste... il l'a corrompu. Transformé en sable noir. Et maintenant, partout où il le répand, les rêves deviennent des cauchemars éveillés."
Mère Noël s'approcha d'une boule noire et y posa la main. Elle ferma les yeux, se concentra.
"Je les vois," murmura-t-elle. "Arthur, terrorisé par les moqueries qui ne s'arrêtent jamais. Pika, seule dans un monde vide. Atchou, perdu dans la confusion. Poiro, prisonnier de miroirs cruels. Et tant d'autres..."
Elle rouvrit les yeux, des larmes brillant sur ses joues. "Ils vivent leurs pires peurs. Même éveillés."
Le Père Noël regarda le Marchand de Sable. "Les peurs ne peuvent être fuies. Elles doivent être affrontées."
Le Marchand de Sable hocha la tête. "Mais ils sont tellement terrifiés... comment pourront-ils trouver le courage ?"
Le Père Noël se tourna vers son grand traîneau. "Je leur apporterai des cadeaux. Des cadeaux très spéciaux. Des cadeaux qui leur donneront les outils pour transformer leurs peurs."
Mère Noël prit sa harpe, posée contre le mur. "Et moi, je jouerai. Ma musique traversera leurs cauchemars, apaisera l'intensité de leurs peurs juste assez pour qu'ils puissent respirer, avancer."
Le Marchand de Sable fit tournoyer le sable doré autour de lui. "Et moi, je vous guiderai. Je connais les chemins du monde des rêves. Je sais comment y entrer."
Le Père Noël regarda les quatre boules les plus noires - Arthur, Pika, Atchou, Poiro. Quatre enfants dont les peurs étaient si intenses qu'elles menaçaient de contaminer tous les autres.
"Nous devons faire vite," dit le Marchand de Sable. "Chaque minute qui passe, le sable noir se répand davantage..."
Le Père Noël hocha la tête. "Alors allons-y. Entrons dans leurs rêves."
Mère Noël plaça ses doigts sur les cordes de sa harpe et commença à jouer. Une mélodie douce, apaisante, enveloppante.
Le Marchand de Sable lança le sable doré dans les airs. Il tourbillonna, forma un portail scintillant.
Et les trois - le Père Noël, Mère Noël et le Marchand de Sable - traversèrent le voile entre les mondes.
Ils entraient dans les cauchemars.
Chapitre 2 : Le cauchemar d'Arthur
Dans le cauchemar d'Arthur
Arthur était à l'école. Enfin, ça ressemblait à l'école. Mais quelque chose n'allait pas.
Il marchait dans le couloir et les rires commençaient. Des rires cruels, moqueurs, qui résonnaient contre les murs. Mais il n'y avait personne. Les couloirs étaient vides.
"T'es nul, Arthur !" "Regarde-le, il est bizarre !" "Personne ne t'aime !"
Les voix venaient de partout - des casiers, du plafond, du sol. Arthur se boucha les oreilles, mais ça ne servait à rien. Les mots traversaient ses mains, s'infiltraient dans sa tête.
Il courut vers sa classe. Peut-être que là-bas, il serait en sécurité.
Mais quand il ouvrit la porte, la salle était pleine. Tous les élèves étaient là, le regardant. Et soudain, à l'unisson, ils éclatèrent de rire.
Arthur voulut crier que ce n'était pas drôle, que ça faisait mal, mais aucun son ne sortit de sa bouche.
Les rires devenaient de plus en plus forts, assourdissants, insupportables...
Et puis, quelque chose changea.
Une mélodie. Douce, lointaine. Une harpe.
Les rires ne disparurent pas, mais ils... ralentirent. Comme si quelqu'un baissait le volume. Arthur put enfin respirer.
Et dans ce moment de répit, une lumière dorée apparut au fond de la classe.
Le Père Noël.
Le Père Noël s'approcha, sa présence emplissant la salle d'une chaleur rassurante. Les rires continuaient, atténués par la harpe de Mère Noël, mais encore présents - comme un bourdonnement menaçant.
"Arthur," dit le Père Noël d'une voix douce mais ferme. "Tu n'es pas sans défense."
Il tendit les mains. Dans l'une, un bouclier argenté brillait doucement. Dans l'autre, une épée dont la lame était couverte de lettres lumineuses qui dansaient et scintillaient.
Arthur les prit. Le bouclier était léger mais solide. L'épée vibrait dans sa main, comme vivante.
"Le bouclier te protégera quand tu en auras besoin," expliqua le Père Noël. "Appuie sur le symbole au centre, et il créera une bulle autour de toi. Et l'épée... l'épée transformera leurs mots."
Un rire cruel fusa : "T'es NUL, Arthur !"
Cette fois, au lieu de se recroqueviller, Arthur leva son épée. Les lettres sur la lame s'illuminèrent, formant des mots lumineux. Il trancha le mot "NUL" qui flottait dans l'air comme une fumée noire.
Clang !
Les lettres N-U-L volèrent en éclats, tourbillonnèrent dans les airs... et se réassemblèrent.
L-U-N-E
Le mot "LUNE" brilla dans l'air, doré et apaisant. Une lumière douce se répandit dans la classe, chassant un peu de l'obscurité.
Arthur sentit quelque chose se réchauffer dans sa poitrine. Un sourire timide apparut sur ses lèvres.
Une autre voix hurla : "T'es BÊTE !"
Arthur trancha de nouveau.
Clang !
B-Ê-T-E → Ê-T-R-E
Le mot "ÊTRE" flotta dans l'air, affirmant son existence, sa valeur.
"MOCHE !"
Clang !
M-O-C-H-E → É-C-H-O
Un écho. Sa voix qui résonne. La preuve qu'il n'est pas seul, que le monde lui répond.
"RATÉ !"
Clang !
R-A-T-É → Â-T-R-E
Un âtre. Un foyer. La chaleur de la maison. Un lieu d'appartenance.
Chaque mot cruel devenait quelque chose de beau. Chaque insulte se transformait en vérité lumineuse.
"Continue," murmura le Père Noël avant de disparaître dans la lumière dorée. "Tu as le pouvoir de changer leur histoire."
La musique de la harpe continuait de jouer, tenant les rires à distance. Arthur serra son bouclier et son épée.
Il n'était plus une victime.
Il était un guerrier.
Chapitre 3 : Le cauchemar de Pika
Dans le cauchemar de Pika
Pika ouvrit les yeux dans sa chambre. Tout semblait normal. Trop normal.
"Maman ?" appela-t-elle.
Silence.
Elle se leva, sortit dans le couloir. "Papa ?"
Rien. La maison était vide. Pas un bruit. Pas un souffle.
Elle courut dans toutes les pièces - la cuisine, le salon, la chambre de ses parents. Personne. Les meubles étaient là, les photos sur les murs... mais aucun être vivant.
Pika sortit dehors. La rue était déserte. Les maisons, vides. Le ciel, gris et immobile. Pas un oiseau. Pas un insecte. Rien.
"Il y a quelqu'un ?" cria-t-elle, sa voix se brisant.
L'écho de sa propre voix lui répondit, se moquant d'elle.
Quelqu'un... quelqu'un... quelqu'un...
Elle était seule. Complètement, totalement, éternellement seule.
Pika tomba à genoux sur le trottoir froid. Les larmes coulaient sur ses joues. Le vide l'engloutissait, l'étouffait. Elle n'entendait même plus les battements de son propre cœur.
Le silence. Le vide absolu.
Et puis, elle l'entendit.
Une mélodie. Douce, enveloppante. Une harpe qui jouait quelque part, partout. Le vide sembla... moins écrasant. Comme si la musique remplissait un peu l'espace.
Pika releva la tête.
Une lumière dorée apparaissait au bout de la rue.
Le Père Noël marchait vers elle.
Le Père Noël s'agenouilla devant Pika, son regard bienveillant posé sur elle.
"Pika," dit-il doucement. "Tu cherches les autres partout autour de toi. Mais as-tu regardé à l'intérieur ?"
Pika secoua la tête, confuse, les larmes encore sur ses joues.
Le Père Noël lui tendit quelque chose. Une boussole. Ancienne, en laiton, avec des gravures délicates sur le boîtier.
Pika la prit dans ses mains. Elle était chaude, vivante. Réconfortante.
"Cette boussole te guidera," dit le Père Noël. "Mais peut-être pas comme tu l'imagines."
Pika ouvrit le boîtier. L'aiguille se mit immédiatement à tourner - follement, s'affolant, tournant dans tous les sens. Pika fronça les sourcils. Elle était cassée ?
Puis l'aiguille ralentit... commença à aller en sens inverse, comme si le temps lui-même se retournait.
Et soudain, sous les yeux émerveillés de Pika, l'embout des aiguilles changea magiquement de sens. Au lieu de pointer vers l'extérieur, vers le nord, les aiguilles se retournèrent pour pointer vers le centre de la boussole.
Vers l'intérieur. Vers elle-même.
Pika sentit alors quelque chose pulser sous ses doigts. La boussole vibrait doucement, comme un cœur qui bat. Et dans cette vibration, elle sentit quelque chose.
La chaleur des bras de sa mère quand elle la serrait fort. La voix de son père qui lui lisait des histoires le soir. Le rire de sa meilleure amie lors de leurs jeux. Les souvenirs, les présences, tout ce qu'elle portait en elle.
Tous ceux qu'elle aimait vivaient en elle. Dans sa mémoire. Dans son cœur. Dans chaque cellule de son être.
"Tu n'es jamais vraiment seule," murmura le Père Noël. "Tout ce que tu aimes vit en toi. Les ressources sont là." Il posa une main sur son cœur. "Ici."
Pika serra la boussole contre sa poitrine. La vibration se synchronisa avec son propre cœur.
Boum-boum... boum-boum...
Autour d'elle, le vide ne semblait plus aussi terrifiant. Elle n'était pas seule. Elle portait en elle un monde entier de connexions, d'amour, de présences.
La musique de la harpe continuait de jouer, apaisante.
Le Père Noël se leva. "Tu es plus forte que tu ne le crois. Et tu n'es jamais, jamais seule."
Et il disparut dans la lumière dorée.
Pika resta là, tenant sa boussole. Dans le silence, elle n'était plus seule. Elle se sentait... complète.
Les ressources étaient en elle.
Chapitre 4 : Le cauchemar d'Atchou
Dans le cauchemar d'Atchou
Atchou était assis à son bureau d'école. Sa tête... sa tête était si lourde. Si terriblement lourde qu'il devait la retenir avec ses bras, les coudes posés sur la table.
Pourquoi ?
Pourquoi il ne comprenait rien ?
Devant lui, une feuille d'examen. En haut, la consigne. Il la lut une fois.
"Le... cha... gri... bou... ?"
Ça ne voulait rien dire. Il recommença.
"Le... gri... cha... bou... ?"
Les lettres se mélangeaient, dansaient, s'embrouillaient sur la page comme des fourmis folles. Il cligna des yeux, se concentra de toutes ses forces.
Troisième fois. Quatrième. Cinquième.
Pourquoi ? Pourquoi toutes les lettres se mélangeaient-elles ? Pourquoi devait-il lire dix fois la consigne sans jamais rien y comprendre ?
Sa tête pesait de plus en plus lourd. Ses bras tremblaient sous le poids.
Autour de lui, les autres élèves écrivaient. Leurs stylos glissaient sur le papier. Scritch, scritch, scritch. Ils comprenaient, eux. C'était facile pour eux.
Mais la copie d'Atchou restait blanche.
DRIIIING !
La cloche sonna.
"Rendez vos copies !" dit le professeur.
Atchou regarda sa feuille. Vide. Complètement vide.
Il leva la main, voulut expliquer : "Monsieur, je n'ai pas compris la... la... gomme ?"
Non. Ce n'était pas "gomme". C'était "consigne". Mais le mauvais mot était sorti.
Des rires éclatèrent dans la classe.
"La gomme !" "Il ne sait même pas parler !" "Il est trop bête !"
Atchou sentit ses joues brûler. Pourquoi ? Pourquoi, quand il parlait, un mot sortait à la place d'un autre ? Pourquoi tout le monde riait ?
Il voulut dire "Arrêtez", mais sa bouche forma : "Poulet !"
Les rires redoublèrent, cruels, impitoyables.
Atchou posa sa tête sur la table, écrasé par le poids de sa propre confusion. Les sons autour de lui devinrent une bouillie incompréhensible.
"Groumph... blibi... zzzoua..."
Il ne comprenait plus rien. Plus rien du tout. Le monde entier était devenu un chaos sonore terrifiant.
Et puis...
Une mélodie. Claire. Nette. Une harpe qui jouait une suite de notes parfaites, harmonieuses.
Les sons chaotiques ne disparurent pas, mais ils... ralentirent. Devinrent moins agressifs.
Atchou put soulever sa tête lourde.
Une lumière dorée apparut à côté de son bureau.
Le Père Noël.
Le Père Noël s'agenouilla à côté du bureau d'Atchou et posa une main douce sur sa tête lourde.
"Atchou," dit-il d'une voix apaisante. "Le monde ne t'a pas abandonné. C'est juste... désaccordé. Mais toi, tu as ton propre rythme, ta propre mélodie."
Il tendit la main. Dans sa paume reposait un diapason. Simple, en métal argenté, avec une gravure en forme de note de musique.
Atchou le prit d'une main tremblante. Le diapason était froid au toucher, mais pas désagréable. Plutôt... apaisant. Rassurant.
"Fais-le sonner," encouragea le Père Noël.
Atchou tapa doucement le diapason contre le bord du bureau.
Tiiiiing...
Un son pur, cristallin, s'éleva dans l'air. Une note parfaite. Un LA universel.
Et soudain, tout autour de lui commença à s'accorder.
Les lettres qui dansaient follement sur la page du livre ralentirent, comme si elles entendaient la note et décidaient de se calmer. Elles glissèrent, se replacèrent, trouvèrent leur ordre.
"Lisez la consigne et répondez aux questions suivantes."
Atchou put lire. Clairement. Les mots restaient à leur place. Ils avaient du sens.
Sa tête... sa tête était moins lourde. Il put la relever sans avoir besoin de la retenir avec ses bras.
Les voix confuses des élèves qui riaient - "groumph... blibi... zzzoua..." - se clarifièrent également. Il pouvait maintenant entendre les mots réels.
Et quand il ouvrit la bouche pour parler, le bon mot sortit : "Merci."
Pas "poulet". Pas "gomme". "Merci."
Le diapason continuait de vibrer dans sa main, émettant son accord parfait. Tout le chaos sonore, toute la confusion des lettres et des mots se réorganisaient autour de cette note de référence. Comme si le diapason disait au monde : "Voilà le tempo. Voilà l'harmonie. Suis-moi."
"Quand le monde devient trop bruyant, trop confus," dit le Père Noël, "tu as maintenant ton propre accord. Ta propre note juste. Reviens toujours à elle. C'est ton ancre."
Atchou serra le diapason contre lui. La vibration se propageait dans tout son corps, claire et stable. Elle montait dans ses bras, dans sa tête qui n'était plus lourde, dans sa poitrine qui se réchauffait.
Le Père Noël sourit. "Tu n'es pas bête, Atchou. Tu penses différemment, tu entends différemment. Mais cette note - cette note est la tienne. Elle te ramènera toujours au sens des choses."
Et il disparut dans la lumière dorée.
Atchou resta assis, le diapason à la main, écoutant son son parfait résonner dans le silence. La musique de la harpe continuait de jouer au loin, s'harmonisant avec sa note.
Pour la première fois depuis le début du cauchemar, tout avait du sens. Les lettres restaient à leur place. Les mots sortaient correctement de sa bouche.
Il n'était pas bête.
Il était juste... accordé différemment.
Chapitre 5 : Le cauchemar de Poiro
Dans le cauchemar de Poiro
Poiro se tenait devant un miroir. Mais ce n'était pas son reflet qu'il voyait.
C'était... un monstre.
Le visage dans le miroir était déformé, grotesque, laid. Les yeux trop grands, le nez de travers, la bouche tordue. Chaque défaut amplifié jusqu'à l'horreur.
"Non..." murmura Poiro. "Ce n'est pas moi..."
Mais le reflet bougea quand il bougea. Sourit quand il essaya de sourire. C'était bien lui.
Il détourna les yeux, mais partout où il regardait, il y avait des miroirs. Des centaines de miroirs. Tous lui renvoyant cette image terrible.
"Tu es moche," chuchotaient les miroirs. "Personne ne voudra jamais de toi."
Poiro voulut fuir, mais ses jambes ne bougeaient pas. Il était coincé là, forcé de se regarder, de voir cette horreur.
Les larmes coulèrent sur ses joues.
Et puis...
Une mélodie. Douce et apaisante. Une harpe qui jouait quelque part.
Les miroirs ne disparurent pas, mais leur voix cruelle se fit plus faible, plus lointaine.
Poiro put enfin respirer.
Une lumière dorée apparut dans l'un des miroirs. Non, pas dans le miroir - à travers lui.
Le Père Noël émergea, comme s'il traversait l'eau.
Le Père Noël s'approcha de Poiro, qui tremblait devant les centaines de miroirs cruels.
"Poiro," dit-il doucement. "Ces miroirs te montrent ce que tu crains d'être. Mais pas ce que tu es vraiment."
Il tendit la main et toucha le miroir le plus proche. Immédiatement, la surface changea. Le verre solide se transforma en quelque chose de fluide, liquide, ondoyant comme de l'eau.
Un miroir-flux.
"Regarde," murmura le Père Noël. "Regarde vraiment."
Poiro s'approcha, hésitant. Le miroir n'était plus dur et froid - c'était comme un flux d'eau à la place du verre. Des ondes s'y propageaient, douces et hypnotiques.
Il se pencha et observa attentivement.
D'abord, il ne vit que des reflets flous, des ombres qui bougeaient dans les profondeurs du flux. Puis, lentement, une silhouette apparut. Elle était floue au début, comme vue à travers la brume. Mais elle se précisait, petit à petit.
C'était... lui.
Mais pas le monstre des autres miroirs. C'était lui tel qu'il était vraiment. Pas parfait. Pas sans défauts. Mais... beau. D'une beauté vraie, authentique. Ses yeux brillaient de gentillesse. Son sourire était sincère. Sa posture était forte, confiante.
C'était son Soi Idéal. Pas une version superficiellement "parfaite", mais l'essence même de qui il était - et qui il pouvait devenir.
Le Soi Idéal dans le miroir lui sourit. Et tendit la main.
Une invitation.
"Entre," dit le Père Noël. "N'aie pas peur."
Poiro prit une grande inspiration. Puis il tendit la main vers le miroir-flux.
Sa main traversa la surface liquide. C'était frais, doux, comme plonger dans une rivière de soie.
Il avança. Un pas. Deux pas.
Et soudain, il plongea.
À l'intérieur du miroir-flux
Poiro se retrouva dans une sorte de grotte aquatique. Tout autour de lui, des reflets lumineux dansaient sur les parois, projetés par le flux qui l'entourait. C'était paisible. Apaisant.
Et là, devant lui, se tenait son Soi Idéal.
Pas un étranger. Pas quelqu'un d'autre. C'était vraiment lui, mais rayonnant d'une lumière intérieure.
Son Soi Idéal lui sourit - un sourire rempli de bienveillance, de compréhension. Il ne dit rien. Il n'avait pas besoin de parler.
Il tendit les deux mains, paumes ouvertes vers le haut. Dans ses mains reposait quelque chose.
Poiro avança et tendit ses propres mains. Le Soi Idéal déposa l'objet dans ses paumes.
Poiro le sentit immédiatement.
La forme - arrondie, lisse, avec des arêtes douces.
Les reliefs - des gravures délicates qui couraient sur la surface.
Le poids - pas lourd, mais présent, substantiel, réel.
La température - chaud, comme s'il avait été tenu longtemps dans des mains aimantes.
Poiro referma ses doigts autour de l'objet. Il ne savait pas encore ce que c'était - il ne l'avait pas vu - mais il le sentait. Et dans ce toucher, il comprenait.
C'était un cœur. Un petit cœur sculpté, peut-être en pierre précieuse, peut-être en cristal. Il pulsait doucement contre sa paume, comme vivant.
Son propre cœur. Sa propre valeur. Sa propre beauté intérieure.
"Merci," murmura Poiro.
Le Soi Idéal hocha la tête, sourit encore, et commença à s'estomper dans la lumière.
Poiro sentit le flux l'envelopper de nouveau, l'emporter...
Retour devant le miroir
Poiro ressortit du miroir-flux, les pieds de nouveau sur le sol solide.
Il ouvrit les yeux.
Dans sa main, il tenait le petit cœur sculpté. Il brillait d'une lumière douce, dorée.
Et soudain, il sut.
Il leva les yeux vers les centaines de miroirs qui l'entouraient. Les reflets monstrueux étaient toujours là. Mais maintenant...
Maintenant, il voyait aussi l'autre vérité. Celle du miroir-flux. Celle de son Soi Idéal.
Les miroirs cruels n'étaient que des peurs. Mais ce cœur qu'il tenait - ça, c'était réel.
"Ces miroirs te montrent tes peurs," dit le Père Noël qui était toujours là. "Mais ce cœur te montre ta vérité. Et c'est lui que tu dois choisir de croire."
Poiro serra le cœur contre sa poitrine. Il sentit sa chaleur se propager dans tout son corps.
Les miroirs cruels commencèrent à se fissurer, à s'effriter. Ils perdaient leur pouvoir.
Le Père Noël posa une main sur l'épaule de Poiro. "Tu n'es pas ce qu'ils disent. Tu es ce que ton cœur sait."
Et il disparut dans la lumière dorée.
Poiro resta là, tenant son cœur sculpté, sentant sa chaleur, son poids, sa vérité.
La musique de la harpe jouait toujours, enveloppante et douce.
Il n'était pas moche.
Il était lui-même. Et c'était suffisant.
Chapitre 6 : Les chemins qui se croisent
Arthur tenait son bouclier et son épée, tranchant les mots cruels un par un. "BÊTE" → "ÊTRE". "RATÉ" → "ÂTRE".
Mais soudain, il entendit quelque chose. Une note. Pure, cristalline. Un diapason qui résonnait quelque part au loin.
Il tourna la tête. Le couloir de son école semblait s'étirer, se déformer... et au bout, il aperçut une silhouette. Un autre enfant.
Atchou.
Dans le cauchemar d'Atchou
Atchou tenait son diapason, écoutant sa note parfaite qui mettait de l'ordre dans le chaos. Les lettres restaient à leur place. Les mots avaient du sens.
Mais il entendit alors un bruit métallique. Clang ! Comme une épée qui tranche.
Il leva les yeux. La salle de classe semblait se dissoudre sur les bords, et il vit... un couloir d'école. Et dans ce couloir, un garçon qui brandissait une épée de lumière.
Arthur.
Dans le cauchemar de Pika
Pika marchait dans la rue déserte, tenant sa boussole contre son cœur. L'aiguille pointait toujours vers l'intérieur, lui rappelant qu'elle n'était pas seule.
Mais soudain, elle entendit... un son. Une mélodie de harpe, bien sûr, mais aussi autre chose. Une note de diapason. Et un clang métallique.
Elle tourna au coin de la rue... et la rue n'était plus une rue. C'était un couloir d'école. Et là, elle vit deux garçons.
Arthur. Et Atchou.
Dans le cauchemar de Poiro
Poiro serrait son cœur sculpté, sentant sa chaleur. Les miroirs cruels se fissuraient autour de lui.
Mais dans l'un des miroirs qui restait, il vit... pas son reflet. Autre chose.
Une rue. Un couloir. Et trois silhouettes.
Le miroir ondula, devint flux, s'ouvrit comme une porte.
Poiro hésita une seconde. Puis il passa à travers.
La rencontre
Les quatre enfants se retrouvèrent soudain dans le même espace - un lieu étrange où leurs cauchemars se mélangeaient. Un couloir qui était aussi une rue, qui était aussi une salle de classe, qui était aussi une salle de miroirs.
Ils se regardèrent, surpris.
"Vous... vous êtes réels ?" demanda Pika, sa voix tremblante.
"Je crois," dit Arthur, tenant son épée. "Je m'appelle Arthur."
"Atchou," dit le garçon au diapason.
"Poiro," murmura celui qui tenait un cœur lumineux.
"Pika."
Ils restèrent là un instant, silencieux. Puis Pika sourit - un petit sourire tremblant.
"On n'est pas seuls."
"Non," dit Arthur. "On n'est pas seuls."
Et c'est à ce moment-là que le sable noir commença à se manifester.
La colère du Grinch
Dans sa caverne glacée, le Grinch observait la scène à travers un bol rempli de sable noir. Il voyait les quatre enfants, réunis, tenant leurs cadeaux magiques.
"NON !" rugit-il. "Ils devaient rester prisonniers ! Ils devaient souffrir !"
Il plongea ses mains dans le sable noir et le projeta dans les airs. Le sable tourbillonna, se transforma en un nuage sombre qui s'engouffra dans le bol.
Dans le monde des rêves connectés
Le sol sous les pieds des enfants commença à trembler. Le sable noir émergea des murs, du plafond, formant des silhouettes sombres et menaçantes.
Des ombres de leurs peurs. Toutes leurs peurs, combinées, amplifiées.
Les rires cruels revinrent en force, assourdissants. Le vide se rapprocha, froid et suffocant. Les lettres recommencèrent à danser follement. Les miroirs se reformèrent, reflétant des monstres.
"Il faut affronter ça," dit Arthur, levant son bouclier. "Ensemble."
"Mais comment ?" demanda Atchou, tenant son diapason qui vibrait frénétiquement.
Pika serra sa boussole. "Les ressources sont en nous. Le Père Noël l'a dit."
Poiro leva son cœur sculpté. "Et on n'est plus seuls."
Les quatre enfants se rapprochèrent, dos à dos, formant un cercle.
La musique de la harpe de Mère Noël résonna plus fort, les enveloppant d'une bulle protectrice qui ralentissait l'assaut du sable noir.
"Maintenant," murmura Arthur. "On se bat."
Arthur appuya sur le symbole au centre de son bouclier. Une bulle argentée se forma autour des quatre enfants, les protégeant temporairement.
"Mais regardez !" cria soudain Pika, pointant vers l'obscurité.
À travers le sable noir, ils virent d'autres silhouettes. D'autres enfants. Prisonniers. Terrifiés. Piégés dans leurs propres cauchemars.
"Il y en a d'autres," murmura Atchou. "Plein d'autres."
Poiro serra son cœur. "On doit les aider."
Arthur leva son épée. "Alors allons-y."
Chapitre 7 : Le sauvetage
Un nouveau couloir
Les quatre enfants s'avancèrent ensemble. La musique de la harpe les guidait, les protégeait. Un couloir apparut dans le mur de sable noir. Long, sombre, mais au bout... une lumière tremblante.
"Il y a quelqu'un là-bas," murmura Atchou.
Ils coururent.
Une nouvelle pièce
Dans cette pièce, une petite fille recroquevillée par terre, les mains sur les oreilles. Autour d'elle, des voix criaient, hurlaient, la submergeaient.
"Tu n'es bonne à rien !" "Tout le monde te déteste !"
"Je m'en occupe," dit Arthur.
Il s'avança, leva son épée. Les lettres lumineuses argentées brillèrent sur la lame.
Clang !
Il trancha le mot "RIEN" qui flottait autour de la petite fille. Les lettres volèrent, tourbillonnèrent, se réassemblèrent.
R-I-E-N → R-E-N-N-E
Et soudain, dans un éclat de lumière dorée, un renne apparut. Magnifique, avec des bois étincelants et des yeux doux. Il s'approcha de la petite fille et posa son museau contre sa joue.
La petite fille ouvrit les yeux, surprise. Les voix cruelles s'estompèrent.
"Monte," dit Arthur doucement.
La petite fille, encore tremblante, grimpa sur le dos du renne.
"Nous allons te sortir d'ici," dit Pika, tenant sa boussole qui pointait maintenant vers un nouveau couloir qui venait d'apparaître.
Le renne s'élança, portant la petite fille hors du cauchemar. Les quatre enfants le suivirent.
Une rencontre
Un nouveau couloir
Celui-ci était tapissé de miroirs déformants. Ils couraient, le renne galopant devant eux.
Une nouvelle pièce
Un garçon était là, figé devant un miroir, pleurant en voyant son reflet monstrueux.
"À moi," dit Poiro.
Il s'approcha et tendit son cœur sculpté vers le miroir. La lumière dorée du cœur transforma le miroir en miroir-flux. L'eau liquide ondula.
"Regarde à l'intérieur," murmura Poiro. "Regarde ton Soi Idéal."
Le garçon hésita, puis plongea sa main dans le flux. Son visage s'illumina. Il voyait. Il comprenait.
Un deuxième renne apparut, sorti de la transformation du miroir.
"Viens," dit Poiro. "Tu n'es pas seul."
Le garçon monta sur le renne, tenant maintenant lui aussi un petit cœur sculpté qui était apparu dans sa main.
Une rencontre
Ils galopaient maintenant à travers les cauchemars, une petite troupe qui grandissait. Les rennes du Père Noël les guidaient, magnifiques et puissants.
Un nouveau couloir
Celui-ci était rempli de bruits cacophoniques, de chaos sonore.
Une nouvelle pièce
Une fillette se tenait là, les mains sur les oreilles, perdue dans la confusion des sons.
"J'ai ce qu'il faut," dit Atchou.
Il tapa son diapason contre le mur.
Tiiiiing...
La note pure résonna, et tous les sons se réorganisèrent, s'accordèrent. La fillette put enfin respirer, comprendre.
Un troisième renne apparut, né de l'harmonie retrouvée.
Une rencontre
Un nouveau couloir
Sombre, froid, vide.
Une nouvelle pièce
Un petit garçon assis seul dans le noir, tremblant de solitude.
"Viens," dit Pika en s'agenouillant près de lui. Elle posa sa boussole dans ses mains. "Regarde. Les ressources sont en toi. Tu n'es jamais vraiment seul."
Le petit garçon regarda la boussole. L'aiguille tourna, s'affola, puis pointa vers son propre cœur. Ses yeux s'écarquillèrent. Il comprit.
Un quatrième renne apparut, sorti de la lumière de la compréhension.
Ils continuèrent ainsi - un nouveau couloir, une nouvelle pièce, une rencontre. Arthur tranchait les mots cruels. Atchou accordait le chaos. Poiro révélait la beauté intérieure. Pika guidait vers les ressources.
Les rennes du Père Noël galopaient avec eux, portant les enfants libérés, leur nombre grandissant à chaque sauvetage.
Ils en sauvèrent encore une bonne dizaine.
Et puis... tout s'arrêta.
Le sable noir se dissipa comme de la fumée au soleil. Les couloirs sombres disparurent. Les pièces terrifiantes s'effacèrent.
Chapitre 8 : Le rêve partagé
Les enfants - tous les enfants libérés - se retrouvèrent soudain dans un nouveau monde. Plus de cauchemar. Un magnifique rêve de partage et de festivité.
Une grande salle décorée de guirlandes lumineuses et de bougies flottantes. Un immense sapin au centre, étincelant. Des tables remplies de chocolat chaud, de biscuits, de friandises. De la musique douce - une harpe qui jouait.
Les rennes du Père Noël étaient là, paisibles et majestueux. Le Père Noël lui-même, souriant, distribuant des cadeaux.
Et tous les enfants, ensemble, riaient, dansaient, partageaient.
Arthur, Pika, Atchou et Poiro se regardèrent. Ils tenaient encore leurs cadeaux magiques - le bouclier et l'épée, la boussole, le diapason, le cœur sculpté.
Mais maintenant, ils n'en avaient plus besoin pour survivre.
Ils pouvaient simplement... profiter.
"Joyeux Noël," dit Pika en souriant.
"Joyeux Noël," répondirent les trois autres.
Chapitre 9 : Le réveil
Arthur ouvrit les yeux dans son lit. Le soleil entrait par la fenêtre. Il entendit la voix joyeuse de ses parents en bas.
"Joyeux Noël, mon chéri !"
Il sourit. Dans sa main, quelque chose brillait doucement. Il regarda.
Son épée et son bouclier - miniatures, comme des jouets, mais il savait qu'ils étaient réels. Qu'ils avaient été réels.
Pika se réveilla, serrant sa boussole contre son cœur. Elle entendit sa famille en bas, préparant le petit-déjeuner de Noël. Elle n'était pas seule. Elle ne l'avait jamais été.
Atchou ouvrit les yeux, son diapason posé sur sa table de nuit. Les mots sur l'affiche au mur de sa chambre étaient clairs, nets, compréhensibles. Il sourit.
Poiro regarda son reflet dans le miroir au-dessus de sa commode. Et pour la première fois, il se vit vraiment. Pas un monstre. Juste... lui. Et c'était suffisant. Dans sa poche, le petit cœur sculpté pulsait doucement.
Joyeux Noël avait déjà bien commencé pour eux.
Chapitre 10 : La défaite du Grinch
Dans la caverne du Grinch
Le Grinch regardait le bol de sable noir, maintenant vide et inerte. Son plan avait échoué. Encore.
"GRRRR !" rugit-il, renversant le bol qui se brisa en mille morceaux.
Les fleurs perce-neige de la grotte - celles qui étaient nées de la plume et du livre de l'Écrivain de Noël - brillaient doucement, témoins silencieux de sa défaite.
Le Grinch enveloppa son manteau autour de lui et sortit dans le froid glacial de la montagne.
"Très bien," grommela-t-il. "Très bien. Mais je ne dormirai pas. Non. Pas d'ici un certain temps. Pas question de les laisser envahir MES rêves."
Il s'enfonça dans la nuit, loin, très loin, marchant sans s'arrêter.
Bien décidé à ne pas fermer les yeux.
Car même le Grinch savait que dans les rêves... la magie était plus forte que lui.
Épilogue : Au Pôle Nord
Toutes les boules de Noël brillaient de mille feux. Les lutins dansaient. Les mécanismes ronronnaient joyeusement.
Le Père Noël, Mère Noël et le Marchand de Sable se tenaient devant le grand sapin, regardant les boules scintillantes.
"Ils l'ont fait," dit le Marchand de Sable, émerveillé. "Quatre enfants ont sauvé tous les autres."
"Ils ont fait plus que ça," dit Mère Noël doucement. "Ils ont appris à transformer leurs peurs en force. Et ils ont partagé cette force."
Le Père Noël sourit, ses yeux pétillants. "C'est ça, la vraie magie de Noël. Pas les cadeaux. Pas même les rêves. Mais le courage de s'entraider."
Le Marchand de Sable regarda son sac, de nouveau rempli de sable doré et pur.
"Je crois," dit-il avec un sourire, "que je vais avoir besoin de beaucoup de sable cette année. Ils ont tous mérité les plus beaux rêves."
Et dans la nuit étoilée du Pôle Nord, la harpe de Mère Noël jouait une mélodie douce.
Noël était sauvé.
FIN
Morale de l'histoire : Les peurs peuvent sembler insurmontables, mais avec du courage, des outils pour nous aider, et surtout le soutien des autres, nous pouvons les transformer en force. Et cette force, partagée, peut sauver le monde. L'imagination est le plus grand des pouvoirs - utilisée pour le bien, elle crée la magie ; détournée par la peur, elle devient cauchemar. Mais même les cauchemars peuvent être vaincus quand on apprend à les affronter ensemble.
© Ninie MAYOR 2025




