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Thérapie des schémas

Qu’est-ce qu’un schéma ?  

Les schémas selon Bartlett (1932) :  

« Les schémas sont des structures cognitives abstraites, ils se forment par diverses confrontations avec l’environnement, ils organisent les informations selon des modes et des groupements spécifiques. Il s’agit d’une interface entre l’environnement et le sujet qui filtre et modifie les infos pour conserver une cohérence. » 

« Lorsque cet événement n’est pas cohérent avec la structure, je peux:  

  • ne pas l’intégrer, donc ne plus m’en souvenir par la suite,  
  • le modifier lors de son intégration pour qu’il devienne cohérent.  

Ces phénomènes étant automatiques et non conscients, je ne peux même pas soupçonner leur existence dans des conditions normales. » 

Trois conséquences

  1. Un accès plus rapide aux informations congruentes 
  2. Une modification des « informations–souvenirs » en congruence avec le schéma 
  3. L’expression des schémas dominants observable par analyse sémantique 

Dans le discours des personnes, par étude de biais d’intégration des informations en mémoire. 

 

Choisissez un nombre entre 1 et 9 et multipliez ce nombre par 9, vous obtenez un nombre à deux chiffres… 
Additionnez ces deux chiffres et enlevez 5 de votre nouveau résultat… Faîtes correspondre une lettre au nombre obtenu : 1 = A ; 2 = B ; 3 = C ; 4 = D… 
Très rapidement et mentalement… 
Trouvez le nom d’un pays commençant par cette lettre... 
Prenez les dernière lettre de ce nom et très rapidement et mentalement… 
Trouvez le nom d’un fruit commençant par cette lettre… 
C’est Bon… 

Le schéma selon l’approche cognitivo-expérimentale (Minsky & Rumelhart 1975) 

Schéma 

  1. Structure de mémoire 
  2. Système de gestion des représentations selon des  stéréotypes stockés en MLT (voiture=4roues, oiseau=ailes) 
  3. Structures de savoirs stockés en mémoire à long terme 
  4. Se construisent par intégration successive d’expériences 
  5. Contiennent l’ensemble des croyances et des convictions intimes du sujet sur lui-même, les autres et sur le monde 
  6. Automatique / Non-conscient 
  7. Les situations courantes connaissent rarement des limites claires 
  8. Des schémas préexistants permettent d’interpréter les informations qui nous parviennent 
  9. Fonctionne globalement comme un stéréotype 
  10. Les schémas sont divers : culture, expérience, croyances... et personnalité 

Fonction  

  1. Défini un cadre précis au traitement de l’information 
  2. Filtre les informations pertinentes dans le traitement de l’info 
  3. Canalisent l’attention et ils interviennent comme des filtres cognitifs tout au long du processus de traitement de l’information 
  4. Restreins les alternatives de traitement et de stockage (Economie cognitive) 
  5. Explique la rapidité du traitement de l’information (supérieur à la phrase) 

« Comme elle avait été sage toute l’année, le Père-Noël apporta une belle poupée à Louise. Louise l’appela Valentine. » 

  1. Inférences 
  2. Louise est une petite fille de 5 à 7 ans 
  3. Valentine n’est pas une poupée mannequin 

Formation d’un schéma de compréhension qui va guider l’interprétation des informations à venir 

Le schéma selon la thérapie cognitive 

  • Emotions et comportements sont affectés par des pensées / représentations mentales sur soi, les autres et le monde
  • Lorsque ces pensées sont trop rigides, négatives et irrationnelles elles entrainent des troubles psychopathologiques dans les émotions et les comportements
  • Le traitement de l’information obéit à des règles qui vont dans le sens et alimentent ces pensées
  • Le traitement de l’information et ces pensées automatiques suivent un SCHEMA

==> C’est la manière de percevoir les événements qui est à l’origine de la souffrance psychologique 

==> Les schémas représentent le poids du passé sur la perception de l’avenir 

Schéma dysfontionnel 

Ils représentent une interaction permanente entre les comportements, les émotions, l’attention et la mémoire. Ils se manifestent par des distorsions cognitives et des biais spécifiques à chacun des grands types psychopathologiques. 

Certains schémas dits pathologiques ou dysfonctionnels ou mal adaptés contiennent de ces règles d’interprétation dont l’application, la plupart du temps entraîne une mécompréhension, des erreurs, qui dans les relations sociales pourront faire naître des souffrances.  

BECK (Théorie des schémas, 1987)  

Caractéristiques d’un schéma : 

  • structures de savoir stockés en MLT 
  •  intégration successive d’expériences  
  • ensemble des croyances et des convictions intimes du sujet sur lui-même et sur le monde (Triade cognitive) 
  • filtres cognitifs dans le traitement de l’information 
  • Automatiques/ non conscients 
  • origine phylogénétique & ontogénétique 
  • Latents et s’activeraient dépendamment des expériences vécues  (encore en polémique Mirabel-Sarron, 2000 pour revue ) 
  • la pathologie est fonction de la rigidité des croyances du sujet 
  • discours et les actes du patient 

« Dans leurs principes généraux, les schémas sont des structures de savoir stockés en mémoire à long terme, qui se construisent par l’intégration successive d’expériences et qui contiennent l’ensemble des croyances et des convictions intimes du sujet sur lui-même et sur le monde. Lorsqu’ils sont activés ils canalisent l’attention et ils interviennent comme des filtres cognitifs tout au long du processus du traitement de l’information. Ils représentent une interaction permanente entre les comportements, les émotions, l’attention et la mémoire, et se manifestent par des distorsions cognitives et des biais spécifiques à chacun des grands types psychopathologiques. » (Marteau, Vilette & Rusinek, 2008). 

 

Traitement de l’information 
Les informations sont sélectionnées, perçues, interprétées puis mémorisées en fonction de leur congruence avec le schéma 

Deux phénomènes possibles :  

  • soit l’information est congruente avec le schéma activé et il y a « assimilation » de l’information en fonction du schéma  
  • soit elle n’est pas congruente avec le schéma et elle est réinterprétée, c’est l’ « accommodation » de l’évènement au schéma  

Dans les deux cas, un effet de congruence au schéma s’opère (Cottraux, 2001, 2004, Cottraux & Blackburn, 2006)  

Ces processus cognitifs participent à l’élaboration d’évènements cognitifs comme les pensées automatiques du sujet, la construction d’un monologue intérieur, ou encore des images mentales, qui vont à leur tour agir sur les comportements et les émotions du patient.  

Les schémas conditionnent le traitement de l’information et de ce fait, les émotions et les comportements sous-jacents.  

Ils constituent donc un contenu de pensées non-conscientes à la base du fonctionnement mental, émotionnel et comportemental du sujet 

L’existence des biais de traitement et leur automaticité en lien avec les schémas ont été observées par les études utilisant les techniques de neuropsychologie 

Schéma dysfonctionnel 

« penser que quelqu’un ne vous aime pas parce qu’il ne vous dit pas bonjour n’est pas en soi stupide. Par contre, le penser tout le temps en oubliant qu’il peut arriver à ce quelqu’un d’être pris dans ses rêveries ou le penser lorsque quelqu’un est un total inconnu croisé dans la rue devient très handicapant » (Rusinek, 2006) 

Young (1990) 

Intègre la notion de schémas à 5 besoins fondamentaux (la sécurité, la liberté d’expression, la spontanéité et le jeu, et les limites de l’autocontrôle) (théorie de l’attachement Bowlby) 

Les schémas sont la conséquence de besoins affectifs fondamentaux qui n’ont pas été comblés au cours de l’enfance 

Jusqu'à 18 schémas précoces décrits  

Bower (1981) 

Bower décrit un modèle où les informations contenues en mémoire sont reliées dans un réseau sémantique émotionnel. Les schémas seraient créés autour d’une émotion comme la tristesse, la peur ou la joie et des évènements associés (personnes impliqués, contexte de l’environnement, sensations). Un état émotionnel favorise l’accès à l’information concordante si je me sens triste, je ne pense qu’à des évènements négatifs. 

L’activation d’une émotion (ex: la peur) amorce les activités cognitives (Pensées, images) et comportementales congruentes. 

15 Schémas les + souvent retrouvés Contenu des schémas
Incompétence Croyance en un niveau d’aptitude et de réussite inférieur à celui des autres
Carence émotionnelle Plainte sur le manque de partage émotionnel avec les autres, le manque de considération et d’affection
Isolement Solitude, rejet des autres, incapacité à s’investir dans les relations sociales
Autocontrôle insuffisant Enervement facile, manque de volonté pour achever les tâche, refus d’agir contre sa volonté
Méfiance Méfiance vis-à-vis d’autrui
Sacrifice de Soi Abnégation, dévouement sans limite à la cause des autres
Sens Moral Implacable Désir de perfection pour soi-même, incapacité à être satisfait par ses actions
Abandon Sentiment que les relations appréciées avec autrui vont cesser, comme toujours
Attachement Incapacité à se détacher de l’opinion et des influences des parents
Vulnérabilité Peur d’une catastrophe imminente
Dépendance Besoin des autres pour comprendre ce qui se passe et réaliser des actions
Inhibition émotionnelle Incapacité à exprimer ses sentiments
Peur de perdre le contrôle Peur de réagir impulsivement et de faire mal physiquement ou moralement à autrui

 

Les repérer… 

Les schémas commencent souvent par des ; « Il faut que… »  

Amusez-vous donc à compter le nombre de fois par jour ou vous dites ou vous vous dites « Il faut que… », « Je dois… », « Toujours », « Jamais »… 

  Nilfoque Et voici ma mascotte Nilfoque  ;) 

 

Si vous souhaitez savoir si vous possédez un ou des schémas dysfonctionnels, contactez-moi par mail. Je vous ferai parvenir un questionnaire ainsi qu’un jeu de mots mêlés Nilfoke.  

Et suite aux séances, repartez avec un petit porte-clefs souvenir !